En compagnie de Dada (1916-1930)

Soirée en compagnie des délirants Dada, comprendre ce mouvement radical, ses convictions et ses fantaisies !

Après la Première guerre mondiale les jeunes ont besoin d'exprimer leur joie d'être en vie, la guerre est finie et la paix retrouvée. Parti de Suisse, pays neutre, en réaction aux horreurs de la guerre, Dada se considère comme un mouvement anti-art et connaîtra une rapide diffusion internationale : Berlin, Hanovre, Paris, New York, Cologne...

Le mouvement Dada est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique du début du XXe siècle, qui se caractérise par une remise en cause de toutes les contraintes idéologiques, esthétiques et politiques. D'esprit mutin et caustique, les dadaïstes jouent avec les convenances et les conventions artistiques ; ils créent ainsi un art fantasque, coloré et absurde ; ils veulent choquer, scandaliser et agresser. Le rejet de la raison et de la logique marque leur extravagance notoire et leur dérision pour les traditions. Tous ont fait preuve d'irrespect et d'irrévérence. C'est un art qui se veut très engagé : de gauche radical. Il est anti guerre mais aussi anti bourgeois.

Au départ, les artistes et écrivains se retrouvent au "Cabaret Voltaire" à Zurich. C'est le poète Tristan Tzara qui choisira le nom de Dada ; il ouvre au hasard d'un coupe papier le dictionnaire et tombe sur "dada" : "passe-temps" en français, "oui-oui" en Russe et rien du tout la plus part du temps. C'est le premier mouvement artistique conceptuel : les artistes soulèvent des problèmes de fond tel que l'évolution de la société, le rôle des artistes, la fonction de l'art...

Aucune technique particulière, tout est acceptable : le ready-made, à partir d'objets de tous les jours, des collages à partir de détritus, des spectacles (exemple : le procès de Maurice Barres en 1921 qui entamera la décomposition véritable des dadaïstes !)... il s'agit de provoquer du scandale.

Les artistes : Marcel Duchamp (Roue de bicyclette 1923 qui sera le 1er ready-made), Man Ray, Max Ernst, Jean Arp, Francis Picabia (danse de Saint -Guy 1919), Hannah Hoch, Kurt Switters... Groupe d'amis qui partagent l'ambition de libérer la peinture de "la signature de l'artiste" : exemple dans "les objets trouvés" de Duchamp.

1923 marquera la rupture définitive entre dadaïstes et les futurs surréalistes (André Breton, Robert Desnos, Paul Eluard, René Magritte, Salvador Dali, Joan Mirô, Max Ernst, André Masson...). Automatisme, simultanéité, hasard étant au cœur de Dada comme du surréalisme naissant, ces derniers n'auront aucune difficulté à se les approprier. À bientôt sur Zeuxis, pour explorer la semaine prochaine, le surréalisme et ses théories psychanalytiques.


Marcel Duchamp, Roue de bicyclette, 1923


Man Ray, Le Porte manteau, 1920


Francis Picabia, Le Double Monde, 1919

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