Henri de Toulouse-Lautrec

L'ancien palais des archevêques d'Albi sert de cadre à un grand nombre de peintures et dessins que la famille Toulouse-Lautrec légua à la ville dont elle était originaire.

C'est d'ailleurs un de ses anciens camarades de classes qui est à l'origine de la fondation du musée en 1922.

Plus de 600 œuvres qui permettre de tracer le parcours de cet immense artiste notamment connu pour la représentation des coulisses de Montmartre - Le Mouline Rouge, le Moulin de la Galette, la Goulue, Jane Avril - des champs de course et des théâtres. Également grand portraitiste, je m'arrête devant une peinture sur bois : La Modiste. Réalisée un an avant sa mort, elle était sans doute la dernière « passion » de sa vie. Le peintre lui donnait le surnom de « Croquesi-Margouin » : croquesi dérivant de « croquez y » et margouin signifiant mannequin en argot. L'artiste l'aurait rencontré rue de la Paix dans une maison de couture - Renée Vert - où ses amis l'avaient emmené pour le distraire à la suite de la cure de désintoxication.

Ce tableau est considéré comme l'un des plus beaux portraits de l'artiste qui en exécuta beaucoup. La figure féminine joue un rôle de premier plan dans ses œuvres, représentée souvent avec un réalisme sans pitié mais sans exclure dignité et douceur. Dans ses portraits de femmes, il aime « exprimer avec force leur personnalité ».

On retrouve dans cette huile de puissants contrastes d'ombre et de lumière : la tête de la jeune modiste se dégage du fond obscur grâce à la lumière qui se reflète sur la masse dorée de sa chevelure. Cette lumière un peu magique isole le modèle d'une manière irréelle et intemporelle et la magnifie.

Il aurait pu traiter le sujet de façon frivole mais il décide au contraire de lui donner une empreinte triste et nostalgique.

Les critiques expliquent que les sentiments mélancoliques et secrets qu'affiche le visage de la jeune femme pourraient refléter l'état d'esprit et les inquiétudes de l'artiste qui sent alors la mort s'approcher.