La balade d'Amelie : Foujita au musée Maillol

Tsugouaharu Foujita (1886-1968), né à Tokyo et mort à Zurich, japonais puis français (1955), devient Léonard Foujita à la fin de sa vie. Lien artistique entre l'Orient et l'Occident, Foujita est un passeur de culture. Peintre, dessinateur, graveur, illustrateur, céramiste, photographe, cinéaste, styliste... Formé à l'Ecole des Beaux arts de Tokyo, il a 27 ans en 1913 lorsqu'il débarque à Paris. 

L'exposition Foujita est organisée par le musée Maillol pour le cinquantenaire de sa mort. Elle s'attache à cette période : 1913-1931, " Les années folles à Montparnasse ". Dès le lendemain de son arrivée, Foujita rencontre Pablo Picasso qui sera le premier grand choc de sa vie d'artiste. Le Douanier Rousseau, Modigliani, Kisling, Soutine, Derain, Vlaminck, Fernand Leger, Juan Gris, Matisse... tous ses voisins de Montparnasse deviennent ses amis. L'artiste forge son style si particulier. On reconnaît ses grandes toiles de nus sur fond blanc, ce blanc opaque dont il détient le secret, l'artiste est alors à l'apogée de son art et peint à l'européenne avec des pinceaux japonais. Sa figuration est fine et expressive. Ses sujets sont variés, paysages, animaux (lion, chien, chat), nus, autoportraits... Les objets sont choisis, placés... rien n'est laissé au hasard. Les Grands panneaux décoratifs (Combats I, Combats II) qui occupent toute une salle sont très étonnants. Il y mêle des techniques occidentales et orientales, peu de couleur, pas de matière, un dessin précis et toujours ce fond blanc transparent d'une opalescence inédite. On est frappé par le regard inquiétant dans la série de ses portraits d'enfants qui sont tous le fruit de son imagination...

Le parcours est jalonné par d'immenses photos en noir et blanc montrant Foujita : sa beauté si particulière, frange noire, lunette ronde et petite moustache... entrain de peindre, posant avec sa muse Youki ou avec son chat... attablé à la terrasse d'un café... photos où il se met en scène. Il se veut Dandy... Dandy des années folles !

À le voir, il semble avoir eu plusieurs vies. Presque plus séduite par le personnage que par l'œuvre proprement dite ; certains tableaux me laissent en souvenir un certain malaise, difficile à expliquer. À chacun d'apprécier la finesse, la force et la densité de son oeuvre. 


© Culturespaces / S. Lloyd


© Culturespaces / S. Lloyd


© Culturespaces / S. Lloyd

Exposition " Foujita, peindre dans les années folles " au Musée Maillol

Du 7 mars au 15 juillet 2018