Artiste américain versatile, Mark Adams commence sa carrière à San Francisco en réalisant des tapisseries monumentales et des vitraux minimalistes. Ce n’est qu’au début des années 70 qu’il s’oriente vers un nouveau médium : l'aquarelle. Il découvre alors tout un univers de couleurs, de lumières et de jeux d’ombres qui lui permet de sublimer les intimes éléments de son quotidien.
Les natures mortes de l’artiste, représenté par la légendaire galerie Berggruen, séduisent à la fois par la pureté des lignes, la simplicité des sujets (un verre d’eau, un bol de lait, une orange, une pivoine tout juste éclos…), que part la magnifique palette de couleur utilisée. Adams s’épanouit dans l’emploi d’une gamme orangée-magenta et d'aplats cloisonnés aux colorations aussi variées que raffinées.
On retrouve dans certaines de ces aquarelles, des techniques qui se rapprochent de celles employées pour la réalisation de vitraux ou de tapisseries. Les sujets sont réduits à leur aspect bidimensionnel, il y a peu d’espace, peu de volume, la matière est distillée par des jeux de lumières. Au fil de ses œuvres, on découvre chez Adams une multitude de verres d'eau frappés de lumière, et l’on reste bouche bée devant le prisme de couleurs que l’artiste réussit à capter et retranscrire grâce à l’aquarelle. Il y a une profonde poésie dans le fait de percevoir de la beauté dans un simple verre d’eau. Les peintures d’Adams nous aident à voir du beau dans la banalité du quotidien, on regarde différemment une tasse de café ou un morceau de gelée, petits instantanés délicats de la vie de tous les jours.
Indéniablement il se dégage aussi une certaine mélancolie dans ces natures mortes à sujet unique, sorte de memento mori du temps qui passe. On décèle une certaine solitude, sûrement amplifiée par l’absence de visages, d’humains. Adams capte l’essence des objets qui l’entourent, comme s’il n’avait d’autre sujet que ces objets. Et c’est sûrement là que réside toute l’émotion que nous procurent ces toutes simples, mais si lumineuses, petites aquarelles.
