Les Guerrilla girls

Fondé en 1985 par des artistes féministes new-yorkaises, le collectif des Guerrilla Girls est connu pour créer et diffuser des affiches pour promouvoir la place des femmes et des communautés mises de côté dans le secteur artistique. Elles luttent contre le sexisme dans les Arts. Dans le cadre de la rédaction de ce petit article, nous nous sommes interrogées...et nous combien de femmes représentons-nous ? 98....sur 120...!! Surreprésentation, nous en sommes satisfaite !  


Revenons à nous moutons...à nos gorilles pardon. Le mouvement a été créé après une exposition de 1984 au MOMA à NY où sur les 169 artistes présentés 13 étaient des femmes.  Cette petite étincelle est devenu un groupe de 80 femmes anonymes qui agissent masquées. 

Elles utilisent donc le symbole du Gorille pour imager leurs propos lors d’un discours d’inauguration de L’école de l’institut d’art de Chicago en 1985 : 

« Et surtout soyez un grand gorille. En 1917, Kafka a écrit une nouvelle A Report to An Academy dans laquelle un grand singe parlait de ce que c'était que d'être pris en captivité par un groupe de diplômés, du genre intellectuel. L'histoire se termine avec le singe complètement apprivoisé et brisé par ces universitaires stupides. Mais dans une version antérieure, Kafka raconte une histoire différente. Le singe termine son récit en demandant aux autres singes de ne pas se laisser apprivoiser. Il dit plutôt : "brisez les barreaux de vos cages, faites une ouverture, faufilez vous au travers… et demandez-vous où VOUS voulez aller ».

Le gorille est donc associé à la notion de liberté et à cette domination masculine qu’elle cherche tant à dénoncer. Elles utilisent les masques de Gorilles pour leur permettre de cacher leur féminité, symbole d’une force qu’on leur refuse. Leurs identités? Toutes les femmes évidemment. Leurs modes opératoires :

« On a toutes sortes de trucs, on se change dans les toilettes ou les cabines de téléphone, poursuit “Frida Kahlo”. Nos masques peuvent facilement glisser de nos visages.»

Elles réinventent le féminisme, utilisant l’humour et les arts plastiques pour partager leurs message, utilisant des statistiques et des techniques de communications utilisées par les plus grandes marques. Les actions pirates dans les rues ont bien grandi : elles sont désormais exposées dans des musées comme cela a été le cas au FRAC Lorraine en 2017. 


L’image la plus connue est sans doute « Do Women have to be naked to get into the Met. Museum? » (Les femmes doivent-être elles nues pour être exposées au sein du Met Museum de NY?). Plutôt osé mais terriblement vrai. Découvrez une vidéo retraçant l'histoire du collectif, ici.