Il était une fois Amelie et... Rosa-Bonheur (1822-1899)

Marie-Rosalie Bonheur est bordelaise. Sa mère, de parents inconnus épouse le peintre Raymond Bonheur. C'est lui qui encourage leurs quatre enfants à suivre une voie artistique : trois seront peintres et leur fils Isidore sera sculpteur.

Abandonnée par son mari, Sophie, la mère, s'épuise au travail et meurt en 1833 ; Rosa a 11 ans. Elle est mise en pension mais son père finit par la prendre dans son atelier à Paris. Elle y étudie le dessin d'animaux qui deviendra sa spécialité.

À 19 ans elle expose au Salon de 1841, puis à ceux de 1845, 1848, 1849... Elle y est à chaque fois remarquée et médaillée. Elle reçoit  sa première commande de l'état : "le labourage nivernais" (1848) - (tableau qui est exposé au musée d'Orsay depuis 1986).

À la mort de son père, elle prend sa suite à "l'Ecole gratuite de dessin pour les jeunes filles" de 1849 à 1860"... Suivez mes conseils et je ferai de vous le Léonard de Vinci en jupon...".

Elle atteint une vraie notoriété avec son tableau "marché aux chevaux" (1853), exposé au Metropolitan Museum of art de NY. Sa reconnaissance internationale lui vaut alors de faire des tournées en Belgique, en Angleterre, aux Etats-Unis...

Ni romantique, ni classique son tableau fait l'unanimité. Sa peinture est nerveuse, solide, spontanée... c'est une peinture d'homme. Rosa Bonheur à la réputation d'être un garçon manqué, réputation qui la suivra toute sa vie. Elle doit demander la permission de travestissement pour porter des pantalons (ordonnance de novembre 1800), elle a les cheveux coupés courts, fume des havanes, refuse le mariage pour garder son indépendance et veut se donner entièrement à son art... Elle est le premier artiste dans l'histoire de la peinture à voir le marché de l'art spéculer sur sa peinture de son vivant.

En 1860, elle se fait construire un très grand atelier à By, à Thornery en Seine et Marne. Elle aménage des espaces pour ses animaux.

En 1880, elle peint de nombreuses toiles lors de son séjour à Nice lorsqu'elle s'installe dans la demeure d'Ernest Gambart : Villa Africaine. Sa production est vendue d'avance !

Elle aura vécu toute sa vie avec deux femmes successivement : Nathalie Micas ; à leur rencontre, elles ont 12 et 14 ans et c'est la mort de Nathalie en 1889 qui les sépare. Puis elle rencontre la peintre américaine Anna Klumpke qui restera sa compagne jusqu'à sa mort. Elle en fera sa légataire universelle. C'est ce qui alimente la rumeur de son homosexualité ; rumeur qu'elle a toujours dénoncé et qui la fera souffrir toute sa vie.

En 1893, elle fait partie des femmes présentées à l'Exposition Universelle de Chicago ((Women's building).

En 1894, elle est la première femme promue chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur ; elle est décorée par l'impératrice Eugènie.

Elle meurt au château de By d'une congestion pulmonaire le 25 mai 1899 à 77 ans. Elle est inhumée au Père-Lachaise. Les cendres de Anna Kumpler sont rapatriées et dispersées sur sa tombe en 1942.

Rosa Bonheur est un modèle pour les artistes femmes du début du XXe siècle. Elle commence à être redécouverte en tant qu'artiste comme le témoigne sa présence dans l'exposition "La mirada del Otro" au musée du Prado à l'occasion de la "world price" 2017.


Portrait de Rosa Bonheur


Le Marché aux chevaux, 1853

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