L'art peut-il changer le monde ? Oui, selon JR (pour Ted !)

L'art peut-il changer le monde ? Oui, selon JR (pour Ted !)

Dans ce talk très bien mené par JR on sort convaincu que l'art, ne peut pas sauver le monde, mais le changer sans aucun doute. 

JR a d'abord commencé à 15 ans à faire des tags dans les rues et sur les toits de Paris, "city as a canvas", pour laisser une trace dans la société. 
Puis, à 17 ans il se met à prendre des photos, à les tirer en noir et blanc et à les coller sur les murs de la ville en les "encadrant" avec un coup de bombe graffiti. Ce qu'il appelle des "expo de rue". 
Son premier "coup" (de colle) a vraiment lieu en 2005. Paris est en feu, les banlieues se rebellent et renversent la ville. Une diabolisation de la racaille se radicalise et JR décide de jouer avec ce phénomène : ce ne sont pas des anges mais ce ne sont pas des monstres non plus. Il va alors prendre des portraits de ces jeunes de banlieues (très près, son objectif l'obligeait à être à 20 cm des visages - donc une confiance mutuelle était nécessaire) et leur demande pour accentuer la caricature de grimacer, de mimer le méchant. Ces portraits seront ensuite affichés dans les quartiers bourgeois parisiens....
C'est son premier pas pour changer le regard des gens avec de la colle et du papier. 
Le conflit Israëlo-palestinien est à son comble et JR se rend sur place : ces deux peuples sont ils si différents ? C'est alors que le "Face to Face" project fait surface : il photographie deux personnes de chaque peuple ayant le même métier : des chauffeurs de taxi, un imam, un prêtre, un rabin, des fermiers, des professeurs, etc. Et vont les coller illégalement dans les deux zones : le public surpris vient se renseigner et s'indignent de savoir la photo d'un juif sur un territoire palestinien... et quand JR leur demande mais "Qui est qui", le spectateur reste silencieux...
Ce qu'on pensait impossible devient possible et le public devient même curateur.
Un troisième grand "coup" (de gueule ?) consistait à mettre de la culture là où il n'y en avait pas. Il se rend alors dans les plus grands bidonvilles du monde :  au Brésil, au Liberia, au Sierra Leone, au Kenya, etc. 
L'objectif : remettre de la vie dans ces lieux de misères. 
La Favela Providencia à Rio, devient un musée : les maisons deviennent les regards des femmes qui y habitent. Parce que "Women are heroes". Les femmes d'abord réticentes, puis curieuses, ont finalement été désireuses et entrepreneuses dans ce très beau projet. 
On sourit en découvrant le projet en Inde où coller des papiers sur les zones publiques est strictement interdit et très pénalisé. JR décide alors de coller des affiches blanches, invisibles... ou presque... elles se révèlent avec le Holi festival et ces lancés de pigments colorés. 
Des gens du monde entier lui envoient leur regarde pour qu'il fasse voyager leur histoire avec lui....
L'Art peut changer la perception que l'on a du monde, faire sourire, émouvoir, donner de l'énergie er de l'envie et être à l'origine d'échanges et de discussion. 
À voir !


JR 2005


JR 2005


Inde


Inde


Palestine


Palestine


Rio


Rio