Dans la tempête Bill Viola à Florence

Après Ai Weiwei, c'est à l'artiste Bill Viola d'envahir le très beau Palazzo Strozzi, palace majeur de la renaissance italienne. Emerveillée il y a quelques années lors de son exposition au Grand Palais, il fallait aller découvrir ses nouvelles installations.

Pour les novices, Bill Viola, né en 1951, est un vidéaste américain, surement un des plus grands aujourd'hui, dont l'objectif est de remettre en cause la perception humaine en jouant avec l'espace-temps. Il y a, paraît-il, peu de trucages et de manipulations techniques dans ses oeuvres mais une obsession de la mise en scène, des couleurs, de la vitesse de l'image (toujours ralentie) et des sons. C'est ainsi qu'il parvient à transformer une image banale en une scène extraordinaire et intriguante. 
On appelle parfois son travail des "tableaux en mouvement" grâce à cette manipulation du temps : une vidéo de 45 secondes va être "étirées" pour durer jusqu'à une quinzaine de minutes, ce qu'on appelle le "temps réel dilaté". 
On adore, the Crossing : cet homme qui marche lentement, vers nous, il se rapproche d'un pas sûr et serein. Il s'arrête au premier plan, face à nous. Une flamme apparaît à ses pieds et l'homme s'embrase, progressivement et sans douleur jusqu'à disparaître. Au verso de cette vidéo, le même homme s'avance, en même temps mais, au lieu de partir en fumée, il reçoit d'abord une goutte, puis deux, puis un torrent, jusqu'à disparaître sous une cascade incessante... 
 
J'ai découvert deux vidéos qui s'inspirent et reintéprètent des peintures maniéristes qui se trouvent en face des vidéos. Bill Viola imagine donc l'avant et l'après de ces tableaux et leur donne vie. 
The Greeting relate la rencontre de femmes dans la rue. The Renaissance montre la résurrection d'un homme qui jaillit d'une fontaine autour de laquelle deux femmes veillent et attendent le miracle. 
Il Rinascimiento:
Peu de nouveautés par rapport à l'exposition au Grand Palais mais tout de même une très bonne excuse pour passer un weekend à Florence. 
Jusqu'au 23 juillet : Palazzo strozzi BILL VIOLA