À la découverte de Domenico Gnoli

 

Si le nom de Domenico Gnoli ne vous évoque pas grand chose c’est sûrement car cet artiste italien fait figure d’ovni dans l'histoire de l'art du vingtième siècle. On l’identifie vaguement à l’hyper-réalisme de l’après-guerre ou au Pop Art américain des années 60, mais il évolue très loin de l’ultra-médiatisation réservée aux rock stars de l’époque telles que Andy Warhol, Peter Blake, Roy Lichtenstein ou Robert Rauschenberg. Pourtant, depuis quelques années la côte de Gnoli monte, ses œuvres font l’objet de rétrospectives, son travail est de plus en plus analysé. À nous de vous faire découvrir le travail marginal tout en douceur et simplicité de ce météore de l’art dont la trajectoire a été brutalement interrompue à la veille de ses trente-sept ans, comme celle de Raphaël et de Van Gogh.

 

Tout en discrétion, Gnoli débarque à New York en 1956 après une enfance romaine cultivée, (auprès d’une mère céramiste et un père historien d’art) et quelques années passées à parcourir l’Europe au sein d’une troupe de théâtre. Ses premiers pas new-yorkais se passent sur la scène de la Sagittarius Gallery où il joue un one-man show qu’il a écrit et réalisé seul. Au bout de quelques mois, Gnoli s’installe définitivement aux États-Unis et commence à gagner une certaine renommée en tant qu’illustrateur pour des magazines réputés comme Vogue ou Sports Illustrated.

 

 

C’est au début des années 60 que le dandy italien décide de se focaliser entièrement sur sa carrière d’artiste peintre. Dans une technique mélangeant l’acrylique et le sable, sur de très grands formats, Domenico Gnoli s’attelle à peindre les objets communs du quotidien : une cravate, un col, une fermeture éclair, un fauteuil, le détail d’une chevelure, etc. Il peint ces choses banales avec nombre de détails et de poésie, comme on pourrait exécuter un portrait mais tout en simplicité. Gnoli partage donc la fascination du Pop Art pour les objets communs mais il y a chez lui une pureté et une douceur dans des tons bien éloignés des couleurs criardes du mouvement du consumérisme.

 

 

Ces détails de détails seront exposés à New York, quelques mois avant sa mort, chez Sidney Janis, galeriste iconique de l’époque. À la veille des années 70, ces œuvres qui ne ressemblent à aucune autre, font fureur.