Marc Riboud

Talentueux photographe français représenté par la prestigieuse agence MagnumMarc Riboud sera mis à l’honneur au Musée Guimet à l’occasion d’une rétrospective unique qui ne cesse d’être repoussée en raison de la crise du Covid. Mais ne désespérons pas, car avec la nouvelle année le mois de janvier devrait nous apporter quelques belles nouvelles dont la réouverture des espaces culturels et des musées.

 

Les parisiens et quelques touristes de passage pourront donc profiter d’un moment hors du temps au musée Guimet, lieu d’exception entièrement dédié aux arts asiatiques, et à qui Marc Riboud a confié le legs de toute son œuvre. Ce sera l’occasion de (re)découvrir l’univers de ce photographe qui a traversé, son appareil à la main, le guidant à travers les époques et les continents, une grande partie du XXème siècle.

 

 

Marc Riboud naît dans une famille d'industriels et de banquiers lyonnais, l’un de ses frères fondera Danone, un autre prendra la tête du groupe Schlumberger, mais lui, c’est la photographie qui le passionne depuis que son père lui a offert un Vest-Pocket ayant servi pendant la Première Guerre mondiale. Avec ce vieux boîtier argentique Riboud réalise ses premières images avant de s’engager dans la Résistance et de rejoindre le maquis dans le Vercors. Cette expérience de guerre, cette proximité avec la mort, le marque à jamais. Tout au long de sa vie il aura cette volonté d’être au coeur des bouleversements, “là où ça se passe”, comme en 1963, cette nuit où il est à Cuba, en compagnie de Fidel Castro, à la veille de l’assassinat de JFK ou plus tard en Chine, pays avec lequel il vécut une véritable histoire d’amour, et dont il capturera toute la transition. Témoin de cette société en pleine mutation cette simple nature morte, prise à Shanghai en 2002, d’un sac plastique blanc. Ce cliché, intitulé « le petit lapin », extrêmement esthétique, est tellement actuel !

 

 

C’est cette volonté de capturer l’instant décisif, d’être témoin de son époque, qui le poussa à intégrer l’agence Magnum aux côtés d’Henri Cartier-Bresson et Robert Capa qui partageaient sa passion du photojournalisme. Mais il y a aussi, dans l'œuvre de Riboud, une tout autre dimension, une irrévérence, une vision malicieuse et espiègle de la vie. On pense notamment à ce cliché du peintre de la tour Eiffel Zazou perché sur les barreaux d’acier de la dame de fer. Publiée dans le magazine Life cette photographie iconique, ode à Paris est bourrée de liberté, de légèreté, de vie... Des valeurs titi parisiennes qui nous manquent décidément beaucoup !