Le Greco

Dominikos Theotokopoulos dit Le Greco est né en Crète qui appartient alors à la République de Venise.

Son oeuvre picturale est une synthèse du maniérisme renaissant et de l'art byzantin, les couleurs sont vives mais on est surpris, presque "possédé, par sa façon si personnelle et si extravagante de peindre : les visages, les regards extatiques, les drapés, les corps à la carnation si blanche presque luminescente, les ciels orageux, mouvants et torturés...on est littéralement "aspirés" dans ses tableaux où toujours se manifeste le divin.

La force de son pinceau l'élève parmi les plus grands maîtres de la Renaissance ! Sa singularité a influencé de nombreux artistes : Cézanne avec ses baigneuses, Picasso dans sa période bleue..."Qu'est ce que tout le monde a de nos jours avec Vélazquez ? (...) Je préfère mille fois Greco. Lui était un vrai peintre ! (Picasso répondant à Roberto Otero en 1966.) Les expressionnistes allemand puis américain s'imprègneront aussi de Greco comme une figure prophétique du XXe siècle.


Le Greco voyage : de Crete à  Venise, puis Parme,  Rome et enfin Tolède, centre de vie artistique, intellectuelle, et religieuse de l'Espagne. A Venise, on le considère comme disciple de Titien, mais il est aussi influencé par Tintoret et Bassano.

Sa peinture est unique et reste à part..."peintre philosophe dira-t-on de lui ! Célébré de son vivant,  Il finit sa vie malade, attaqué de toute part et meurt ruiné le 7 avril 1614 à Tolède. Il sera oublié pendant plus d'un siècle et sera redécouvert en particulier par les romantiques français vers 1890. Les impressionnistes en feront le prophète de la modernité.


C'est la première retrospective "Greco" en France, cela explique sans doute le succès de cette exposition. C'est l'occasion unique d'admirer de nombreux chefs d'œuvre du maître : Saint-Luc, sainte Véronique, le portrait du Cardinal Nino de Guevara,Le Christ en Croix,le regard de Marie Madeleine ou encore le tableau fascinant qui clôture le parcours : " L'ouverture du cinquième sceau ou la Vision de St Jean"...et on comprend enfin, en voyant sa peinture, pourquoi on dit de Greco qu'il est un peintre moderne. Les sujets pour la plus part sont religieux, ce qui est normal pour l'époque, mais ils sont traités avec tant de passion, il peint avec son âme, comme s'il était investi d'une mission, au-delà des apparences du réel.

Vous avez jusqu'au 10 février... Il y a du noir dans cette exposition mais aussi beaucoup de lumière.