Un harem au Louvre

J’ai continué ma route dans l’aile romantique du Louvre et j’ai eu envie d’un bain... invitée par la baigneuse de Valpinçon.

On doit cette belle oeuvre de 146 x 97 cm à Ingres qui l'a réalisé à Rome où il était en résidence à l’Académie de France. On ressent l’influence des préceptes sur le beau inspiré de la sculpture antique. La position de la femme reprend celle d'une gravure fameuse de 1650 (Coucher à l’italienne) et le décor et les accessoires seraient inspirés des lettres cyniques d’une de ses amies lors de son passage à l’ambassade de France de Constantinople. Elle y décrit les bains turcs, leurs voiles et ornements et l’ensemble des éléments qui participent à cette ambiance de paresse sensuelle. L’artiste va la traduire par une lumière diffuse et douce, un pied qui effleure à peine le sol, une touche de rouge du turban au robinet d’eau. 

La composition est classique, on retrouve une ligne verticale - le rideau -, une ligne horizontale - le matelas, et une ligne oblique dessinée par le corps de la femme. Cela rappelle l’admiration du peintre pour Raphaël et sa fascination pour un orient rêvé et lointain qui apparaît à la fin du XIXème siècle en France après la campagne d’Egypte. 

Montré une première fois en 1808, le tableau recevra un vrai accueil lors de son accrochage à l’exposition universelle en 1855. Le second propriétaire du tableau est Valpinçon, ami de la famille Degas, qui donna son nom au tableau. Le Louvre en fera l’acquisition en 1879.