Chillida coiffe les Abattoirs à Toulouse

Une belle exposition consacrée au sculpteur espagnol Chillida ( 1924 - 2002 ) se tient aux Abattoirs à Toulouse jusqu'à la fin du mois d'août. 


En fer, en bois, en albâtre ou en terre, une centaine d'oeuvres de ce géant de la sculpture est exposée ; notamment autour de son projet « les Peignes du vent ».


C'est une des oeuvres favorites du sculpteur. Installée en 1977, elle se compose de 3 pièces d'acier amarrées aux rochers près de la baie de Concha. Ces éléments de 2 mètres chacune et de 13 tonnes sont des représentations de "peignes" ( j'y vois plutôt comme des outils anciens ) : le sculpteur voulait symboliquement "peigner" le vent avant qu'il n'entre dans la ville. 

Dominant la mer, elles résistent fièrement aux vagues, au sel et aux tempêtes. Le rapport à la nature est essentiel pour l'artiste : la mer, le vent et la terre et la façon de les relier. Il dit d'ailleurs du lieu où elles se trouvent : " Cet endroit est à l'origine de tout...Le véritable auteur de ces oeuvres c'est lui. Je l'ai découvert et je lui ai rendu hommage... "

Ces pièces font parties d'un projet plus global d'une vingtaine de pièce qu'il terminera en 1999.


Obsédé par l'espace et ses ouvertures, l'artiste explore les possibilités de la matière, de sa torsion, de son équilibre et de sa résistance. Il cherche souvent les "oppositions" : le solide et le vide, la lumière et l'obscurité, l'intérieur et l'extérieur, le lisse et le rugueux. Ces caractéristiques contraires sont tellement en harmonie qu'elles deviennent complémentaires. 


C'est l'artiste du « fer et du faire » : il intervenait personnellement seul sur toutes ses oeuvres et n'aimait pas le bronze à cause des notions de moules et de tirages délégués à d'autres. Toutes ses oeuvres sont donc uniques, même les épreuves ou maquettes. 


Pour l'anecdote, l'artiste démarra par une carrière de sportif - goal d'une équipe espagnole - puis fit des études d'architectes avant de se tourner vers la sculpture en rentrant aux Beaux Arts de Madrid en 1947. Il vient à Paris en 1950 où il rencontre Brancusi qui aura beaucoup d'influence sur son travail.


Musée Les Abattoirs, Toulouse

Jusqu'au 26 août