Au musée Marmottan, Monet collectionneur

dhlrfhkLe « maître de Giverny »  nous présente sa collection dans ce bel hôtel particulier à l'atmosphère si « Empire et Restauration »... Le musée Marmottan !

Normal, il possède la plus importante collection au monde d'œuvres de Claude Monet ;  mais en toute rigueur c'est à Giverny que cette collection aurait occupé pleinement sa place, puisque c'est là-bas, dans sa chambre, que notre homme la conservait. « Vous vous étonnez de ne voir chez moi que ma peinture et mes estampes japonaises ? Et pourtant j'ai aussi ma collection. Si j'ai dû longtemps me contenter de les regarder au passage, c'est que je ne pouvais les acheter. Seulement je suis un égoïste. Ma collection est pour moi seul et pour quelques amis. Je la garde dans ma chambre autour de mon lit… »

Claude Monet réunira patiemment tout au long de sa vie une collection de peintures, de dessins et de sculptures. Certains lui sont offerts (des portraits de famille), d'autres sont des échanges et il en achètera beaucoup dès que ses moyens le lui permettront. Ce sont près de 120 œuvres ici rassemblées, qui constituent quasiment la totalité de sa collection personnelle, dispersée après sa mort, par son dernier fils Michel, unique héritier.

Claude Monet sélectionne chaque œuvre ; il n'hésite pas à débourser des sommes énormes pour acquérir des œuvres majeures de Renoir ou Cezanne qu'il admire. C'est une collection privée, intime et secrète… Il les achéte pour lui ces tableaux, il ne les montre pas et n'en parle pas. Aucun achat ne se fait par hasard ; lorsqu'il acquiert  un tableau c'est une question d'art et non d'amitié. Et ce sont tous des peintres qui ont ouvert la voie à une peinture moderne. Achat, cadeau ou échange — il veille sur ses tableaux ! Corot, Boudin, Delacroix, Renoir, Cezanne, Pissarro, Signac, Caillebotte, Manet, Morisot avec qui pour certains il entretiendra des liens étroits et une admiration mutuelle et sincère.

C'est l'occasion aussi d’aller revoir la collection permanente du musée. Des Cathédrales aux Nympheas, thème unique de son œuvre ultime… Éblouis par « ce coup de pinceau du genie » qui, à la fin de sa vie, plongeait son regard dans l'eau de l'étang pour y déceler une mort à venir. Nous, on y voit que du beau, du profond et du bleu Zeuxis !